Pendant une nuit d'automne, je suis dans ma chambre. Je suis une adolescente de 16 ans aux cheveux roux et aux yeux verts. Je suis aussi une Québécoise française, mais je me débrouille bien en anglais.
En ce moment, j'essaie de dormir, mais les voix me hantent. Les voix des Autres. Des étudiants de l'école que je fréquente. Elles rient, parlent dans mon dos.
Voix #1: Elle est bizarre, cette Alice.
Voix #2: Non, c'est juste une pute !
Alice: (Assez...)
Voix #3: Hé, surveille ton langage ! Les profs nous donnent des retenues si on...
Voix #4: Allons, on n'est pas des gamins de la maternelle ! Les profs n'ont qu'à aller se faire foutre !
Voix #5: "Lorange"... quelle sorte de nom de famille est-ce ça ? C'est français, non ?
Voix #4: Ben ouais, on est au Québec !
Alice: (Assez !)
Voix #1: Lorange = l'or ange, ha ha ha!
Voix #2: Ha ha ha!
Voix #3: C'est trop drôle !
Voix #4: Elle n'est pas comme nous.
Voix #5: C'est normal. C'est une tarée.
Alice: (Assez !!!)
Voix #1: Hé ! Je parie qu'elle a été adoptée !
Voix #2: Tu crois ?
Voix #3: Oui, suffit de regarder sa cha...
Alice: (ASSEZ !!!)
Je sens que ma tête devient lourde. Je n'en peux plus. Je pleure en silence.
Alice: (C'est tellement injuste. Pourquoi les Autres me font-ils du mal ? Je ne Leur ai rien fait !)
Je pensais qu'avoir une lampe de poche allumée à côté de moi m'aiderait à les chasser, mais rien. Pourtant, je suis dans ma chambre. Dans ma Zone de Sûreté. Les Autres ne devraient pas pouvoir me faire de mal et pourtant...
Alice: (C'est des putains de conneries.)
Je déteste parler (et penser) sale / vulgaire, mais parfois je me fiche de mes propres règles.
Alice: (Que dois-je faire maintenant pour me sentir mieux ? Je dois d'abord arrêter de pleurer.)
Cela a pris un certain temps, mais j'ai réussi à arrêter de pleurer.
Alice: (Et ensuite ? Oh, je sais!)
La forêt. J'y vais toujours quand j'ai besoin d'un peu de temps seule. Jour ou nuit, peu importe. Je m'habille rapidement, je prends une lampe de poche et je me dirige vers les bois. Mes parents ne m'ont pas entendue quitter la maison et c'est tant mieux. Ils s'inquiéteraient pour rien. De toute façon... Eux aussi sont des Autres.
Je marche lentement dans la forêt. La tranquillité des arbres et le hululement du hibou me rassurent. Les voix des Autres se font de plus en plus silencieuses. Elles se dissipent de mes pensées.
Alice: (Bon, c'est l'heure du feu de camp !)
S'il y a une chose que je fais souvent dans les bois, c'est un bon feu de camp. Les flammes semblent avoir un effet apaisant sur moi. Alors je commence à ramasser des brindilles et des branches au sol et j'allume le feu. Quand les flammes s'élèvent, je me sens bien. Apaisée, en paix. Pas de douleur, pas l'Inconnu non plus, et pas d'Autres ! Puis *elle* se montre.
Une adolescente aux courts cheveux noirs et aux yeux bleus. Je ne l'ai jamais vue avant.
Alice: (Pourquoi porte-t-elle un uniforme scolaire ?)
L'école où j'étudie n'a pas d'uniforme.
???: Salut.
Peu importe. C'est une Autre. Autre = Inconnu / danger = douleur. Malgré tout, il vaut mieux lui répondre. Je peux y arriver.
Alice: Salutations. Venez-vous souvent par ici ?
Mon visage reste toujours dans une expression neutre. Je ne souris jamais quand je Leur parle. Je suis aussi toujours très polie, même si cela semble étrange.
???: Euh. Non. Pas vraiment.
Elle est troublée par mon comportement. Je le sais.
???: C'est un joli feu que t'as là.
Alice: Euh. Merci ?
Alice: (C'est étrange. Elle a l'air... sympa.)
Ethel: Je m'appelle Ethel et je suis dans cette forêt au milieu de la nuit uniquement à cause d'une amie et d'un stupide pari.
Alice: Un pari ?
Ethel: Ouais. "Passe la nuit dans la forêt. Si tu réussis, je ferai tes devoirs !" Sacrée Mélane.
Mélane. Ce nom me fait mal.
Alice: Mélane... Mélane Fauchon ?
Ethel: Oui. La connais-tu ? Nous sommes des amies d'enfance, mais nous n'allons pas à la même école.
Mélane est l'une des Autres qui me tourmentent à l'école. La seule dont le nom est gravé dans ma mémoire.
Alice: Euh. Oui.
Ethel: Oh. Elle ne m'a jamais parlé de toi. Quel est ton nom ?
Quelle étrange situation. Ethel semble gentille, mais c'est l'amie de Mélane. Mélane est méchante.
Alice: (Alors... quoi faire ?)
Ethel: Est-ce que ça va ? Tu sembles être dans la lune.
Alice: (Même si ses futurs mots peuvent me blesser, je dois...)
Alice: Mon nom est Alice Lorange. Vous savez, comme une orange. Vous pouvez rire maintenant. Je ne vous en empêcherai pas.
Ethel: Qu...? Pourquoi rirais-je de toi ?
Dans une telle situation, le silence est une bonne défense. Après tout, si je parle, je risque d'offenser. Si j'offense un(e) Autre, je suis blessé en retour. C'est toujours ainsi.
Ethel: Alice. Je ne suis pas du genre à intimider. Tu peux me faire confiance. Ai-je dit quelque chose qui t'a bouleversée ?
Même si c'est une bonne défense, je ne peux pas rester silencieuse éternellement.
Alice: (Je dois parler. Ok, c'est parti.)
Alice: Non. Ethel. Ce n'est pas vous. C'est... elle.
Ethel: "Elle" ? Mélane ?
Alice: ...Ouais.
Ethel: Ok... Qu'a-t-elle fait ?
Je voulais tout lui dire quand cette lumière étrange est apparue et a enveloppé mon corps. Je tombe évanouie.
Quand je reviens à moi, je découvre que je suis dans une chambre. Aucune trace de la forêt, de mon feu de camp, ou d'Ethel. Ma lampe de poche a disparu. C'est une vieille chambre, avec des murs orange.
Alice: (Ce que c'est laid !)
Puis la Réalité a frappé.
Alice: (Ce n'est pas ma chambre… Ce. N'est. Pas. Ma. Chambre ! Non, non, non !)
Je suis au cœur de l'Inconnu. L'Inconnu, le grand et puissant Inconnu. Aussi dangereux que les Autres, il sait me faire souffrir. Nous serons toujours en guerre.
Alice: (NON !)
La douleur me monte rapidement à la tête. Je veux pleurer, je veux crier.
Alice: (Douleur, désespoir... !)
Je résiste de toutes mes forces, puis j'entends une voix. Une voix de fille. Elle vient de l'extérieur de la chambre.
???: Все в порядке? [Tout va bien ?]
Alice: (???)
???: Tout va bien ? Puis-je entrer ?
Maintenant, je comprends ce qu'elle dit, mais je ne sais pas quoi lui dire. Pour une Autre - elle en est certainement une - sa question est bizarre. Habituellement, quand ils veulent aller quelque part, ils y vont, point. Et maintenant elle me demande si elle peut entrer !
Alice: Euh.
???: Euh. J'entre, ok ?
Avant que je puisse répliquer, elle entre dans la chambre.
Devant moi se tient une adolescente blonde aux yeux bleus. Elle est habillée en rose fluo.
Alice: (Ouache ! Ce rose ne lui va pas du tout.)
???: Donc, euh, tu dois te demander ce qui se passe, où t'es, etc. Je peux t'expliquer certaines choses.
Alice: Pour commencer, qui êtes-vous ?
Visage toujours neutre. Politesse toujours de mise. Pour ma survie.
Alice: Je suis Alice.
Alice Lorange: Moi aussi.
Alice: Ah~... alors nous sommes quatre à présent.
Alice Lorange: "Quatre" ?
Alice: Quatre Alice. Моё полное имя Элис Д.
Alice Lorange: Quoi ?
Alice D: Je suis désolée. La traduction auto semble être un peu détraquée. Parfois elle se désactive. J'ai dit que mon nom complet est Alice D.
Alice Lorange: Je suis Alice Lorange, mais... traduction auto ? Et le "D" c'est pour Denton ?
Alice D: Non, non, non. Je suis russe. Avoir Denton comme nom de famille serait bizarre. Le "D" est pour Demidova, mais Brown et Kurosawa ne peuvent pas le prononcer correctement, même avec la traduction auto, alors j'utilise D. J'ai 15 ans. Alice Brown est américaine. Alice Kurosawa est japonaise. Es-tu française ?
Alice Lorange: Québé... Canadienne française.
Alice D: Je vois. Comme toi, nous nous sommes réveillés dans cette étrange maison. Nous avons rapidement découvert deux phénomènes mystérieux. 1. Le temps semble être figé. Il fait toujours jour. 2. Les langues sont traduites automatiquement. Crois-le ou non, je te parle en russe depuis tout ce temps.
Alice Lorange: (!!!)
Alice D: Je n'ai rien d'autre à t'apprendre. Le mieux pour toi est de rencontrer les autres Alice. Brown est peut-être dans sa "chambre". La dernière fois que j'ai vu Kurosawa, elle était au salon.
Alice Lorange: Euh, merci ?
Alice D: De rien. Nous utilisons également nos noms de famille pour éviter toute confusion.
Lorange: Donc je suis Lorange et vous êtes D.
D: C'est exact. À plus tard !
Elle s'en va. N'ayant rien d'autre à faire, je sors de la pièce.
Je suis maintenant dans un long couloir.
Lorange: (C'est étrange. Sur quatre portes se trouve le nom "Alice". Celle de la chambre aux murs orange a également un cercle orange.)
Il y a une porte avec un cercle noir, une avec un cercle jaune et la dernière avec un cercle brun. Je vois aussi une porte avec les mots "salle de bain". Curieuse, je vais ouvrir la porte avec le cercle noir. Elle s'ouvre sur une pièce aux murs noirs. C'est une chambre toute simple, avec un lit et une garde-robe. Il n'y a personne. Je sors de la chambre et j'ouvre la porte avec le cercle jaune. Cette porte mène à une chambre aux murs jaunes. Elle est étrange. Son plafond ressemble à un toit.
Lorange: (On dirait que cette pièce est située sur le toit de la maison. Pourtant, je suis au premier étage, non ?)
D: Salut !
Je n'avais pas remarqué que D était là.
Lorange: Salut. Euh... cette chambre...
D: Je sais, c'est étrange. Nous ne sommes pas au grenier et pourtant... as-tu rencontré Brown ?
Lorange: Pas encore.
D: Sa "chambre" est la porte avec le cercle brun. Tu as dû remarquer que nos "chambres" correspondent à notre couleur de cheveux.
Lorange: Non.
Il y a beaucoup de choses que je ne remarque pas.
D: Pourtant, t'es rousse et tu t'es réveillée dans une chambre aux murs *orange*.
Je commence à avoir honte, mais mon visage cache mes émotions.
Lorange: (Bien sûr... D est blonde. Sa chambre a un cercle jaune.)
D: Bref, bonne chance avec Brown. Elle est... comment dire ?... spéciale.
Lorange: Ok...?
Je ne comprends pas ce que D veut dire par "spéciale", mais je quitte la chambre aux murs jaunes pour retourner dans le couloir.
Je suis devant la porte avec le cercle brun. Je toque à la porte.
Pas de réponse.
Lorange: (Peut-être que Brown n'est pas là ?)
J'ouvre la porte et j'entre dans la chambre.
Dans la chambre aux murs bruns, je vois une petite fille à la peau foncée et aux cheveux bruns sur le lit. Elle est en train de lire un livre. Elle ne semble pas m'avoir remarqué.
Lorange: Euh, bonjour ?
???: …
Lorange: Êtes-vous Alice Brown ?
Soudain, réalisant que j'étais là, l'enfant ferme brusquement son livre, se lève du lit et me crie après.
???: SORS DE MA CHAMBRE !
Lorange: Je...
???: SORS. DE. MA. CHAMBRE !
Lorange: (Elle est en colère. Ce n'est pas bon ! Je dois la calmer et vite !)
Lorange: Veuillez me pardonner. Je suis entré dans votre Zone sans votre consentement.
Lorange: (Pour elle, je suis sûr que c'est une Zone de Sûreté !)
???: J'AI DIT... "Zone" ? De quoi parles-tu ?
Lorange: Votre Zone, votre sanctuaire, votre abri, votre protection, votre point de sauvegarde...
???: Save point? What...?
Lorange: Comment ? De l’anglais ?
???: Oh dear. It seems the auto translation is acting wonky again. I heard French from you. Hold on. If we wait a bit... Et maintenant ?
Lorange: Maintenant, ça va. Êtes-vous Alice Brown ?
Brown: Ouais, c'est moi. J'ai huit ans. T'es une nouvelle Alice ?
Lorange: Oui, on peut dire ça. Je m'appelle Lorange. Alice Lorange.
Brown: Enchantée. Es-tu française ?
Lorange: Non, je suis Québé... Canadienne française.
Lorange: (Pourquoi pensent-elles toutes que je suis française ? Je n'ai pourtant pas l'accent parisien !)
Autant je pense ça, je ne suis jamais allée à Paris. Je ne sais même pas s'il existe un accent parisien.
Brown: Ok.
Lorange: Euh. Voulez-vous toujours que je sorte... ?
Brown: Non, je ne suis plus en colère.
Lorange: O...k... euh, savez-vous où se trouve Kurosawa ? D m'a parlé du salon.
Brown: Elle est peut-être là ou dans la cuisine. C'est au rez-de-chaussée. Il suffit de descendre les escaliers au bout du couloir.
Lorange: Je vous remercie. Y a-t-il d'autres pièces à cet étage ?
Brown: Outre les chambres et la salle de bain ? Non. Il y a la trappe qui donne au grenier, mais je ne vais jamais là-bas. Au rez-de-chaussée, il y a la cuisine, le salon, le hall d'entrée, une autre salle de bain et les escaliers qui mènent au sous-sol.
Lorange: Bien.
Je dis au revoir à Brown et je retourne dans le couloir, ne sachant toujours pas ce que D voulait dire par "spéciale".
Lorange: (Elle ne veut pas dire... comme moi ? Non, c'est impossible !)
Puis je descends au rez-de-chaussée et j'ai l'étrange sentiment d'être observé par quelque chose.
En bas, je vais voir à la cuisine. Aucun signe d'Alice Kurosawa. Avant d'aller au salon, j'ouvre le réfrigérateur. Il est vide.
Lorange: (Hein ? N'y a-t-il rien à manger ?)
Je le ferme et je l'ouvre à nouveau. Cette fois-ci, il y a de la nourriture. Je remarque une grosse dinde. Je ferme le réfrigérateur une deuxième fois. Encore une ouverture et la dinde a disparue. À sa place, il y a un poulet.
Lorange: (Ok c'est flippant. D ne m'a pas parlé de ce phénomène.)
N'ayant pas faim, je ferme le frigo et je vais au salon. Dans le salon, je vois une très belle femme japonaise. Elle doit avoir 20 ans et ses cheveux noirs sont attachés en un chignon.
Lorange: (Kurosawa.)
Elle est assise sur le fauteuil.
Kurosawa: Bienvenue à vous, Quatrième Alice.
Lorange: "Quatrième Alice" ?
Kurosawa: Oui, parce que vous êtes la quatrième Alice à arriver en ce lieu. Comme il n'y a que quatre chambres "Alice", je ne pense pas que d'autres filles vont venir.
Bizarrement, Kurosawa a toujours les yeux au sol pendant qu'elle me parle.
Lorange: Si je suis la Quatrième Alice, vous êtes...?
Kurosawa: 私は最初のアリス。
Lorange: ????
Kurosawa: ごめんなさい、自動翻訳 [Je suis désolée, la traduction automatique] est en train de craquer. Je disais que je suis la Première Alice. D est la Deuxième. Brown est la Troisième.
Lorange: Je vois. Je suis Alice Lorange. Depuis combien de temps êtes-vous ici ?
Kurosawa: C'est difficile à dire. Le temps semble s'être arrêté. La nuit ne vient jamais. Je sais que j'ai pris plusieurs repas et dormi au moins deux fois.
Lorange: Deux jours alors. Euh, peut-on sortir de la maison ?
Kurosawa: Bien sûr. Nous ne sommes pas piégés à l'intérieur, mais c'est dangereux dehors.
Alice D arrive au même moment.
D: Oui. Cette maison est dans une ville fantôme. Elle est toujours couverte de brouillard et...
Lorange: Et quoi ?
Alice Brown arrive aussi.
Brown: Et il y a ces créatures fantômes. Elles sont dangereuses.
Kurosawa: Pour l'instant, elles n'entrent pas dans la maison, mais tôt ou tard, elles vont...
Lorange: Alors nous devons trouver un moyen de les combattre et de rentrer chez nous, sur Terre ! N'y a-t-il pas des informations quelque part ? Au grenier ou au sous-sol ?
Je n'arrive pas à y croire. Comment ai-je pu parler avec une telle expression, un tel courage, devant des Autres ?
Lorange: (C'est dangereux et pourtant…)
Kurosawa: Eh bien, le sous-sol a une chambre avec des livres. Le grenier... est en désordre.
Lorange: Et alors ?
Brown: Je REFUSE d'aller au grenier ! La poussière, le désordre, pas question !
D: Le sous-sol est aussi flippant. La salle de bain a du sang partout ! Et... bien... Мне это не нравится.
Lorange: Quoi ? La traduction automatique est tombée en panne.
D: Je n'aime pas ça.
Lorange: ???
D: Le... Le papier.
Brown: Vraiment ? Ça ne me dérange pas.
Lorange: Le papier ?
Kurosawa: もしかして... [Peut-être que...]
Soudain, de façon inattendue, D hurle de rage.
D: JE N'AIME PAS ÇA, OK !!! J'AIMERAIS NOUS AIDER À RENTRER CHEZ NOUS, MAIS JE NE PEUX PAS. C'EST TROP DOULOUREUX !
Soudain, mon cerveau semble être en court-circuit. La logique pure entre en jeu.
Lorange: (C'est impossible. Kurosawa qui regarde toujours au sol... Brown qui n'aime pas la poussière et le désordre... Sa réaction quand je suis entré dans sa chambre... D et le papier... Non, elles ne peuvent pas être... !)
Le choc est si fort que mon corps tombe au sol. Kurosawa se lève rapidement du fauteuil.
Kurosawa:ミス・ロレンジ! [Miss Lorange !] Tout va bien ?
Lorange: Non... ce n'est... pas... possible... n'êtes-vous pas des Autres ?
D: Quoi ?
Brown: Je ne comprends pas le français. Désolé.
Lorange: J'ai dit "n'êtes-vous pas des Autres ?".
Kurosawa: Pardon, je ne comprends pas.
Lorange: Êtes-vous comme moi ? Je... Je suis autiste. Les Autres ne le sont pas.
Je me lève lentement. Les trois Alice gardent le silence.
Lorange: (Vont-elles le nier ? Mentir ?)
Je hais les mensonges. Encore plus que l'Inconnu. L'Inconnu = tout ce qui est nouveau, inhabituel. Finalement, Brown acquiesce, D dit "oui" et Kurosawa est dans le déni. Elle continue à dire qu'elle est "normale". Cela me met en colère et, puisque les Alice ne sont pas des Autres, je n'ai pas à me retenir.
Lorange: Comment pouvez-vous mentir ainsi ? C'est stupide !
Kurosawa: Je...
Lorange: NON ET NON ! Pas de mensonges, pas de déni entre nous !
Kurosawa: Je... Je... Je...
J'ai l'impression qu'elle va fondre en larmes.
Kurosawa: Je... suis... comme... vous.
Kurosawa se met à pleurer.
Kurosawa: Je suis... Je suis TELLEMENT désolé, je... Ma famille. Elle... elle... !
Brown: Kurosawa.
Kurosawa: Je... Je dois... arrêter...
Au prix de grands efforts, Kurosawa cesse de pleurer.
Kurosawa: Voilà. Succès.
Lorange: Kurosawa, je...
Kurosawa: Non. Ne vous excusez pas. Vous avez raison. Mentir *c'est* stupide. Maintenant, commençons les recherches. Trouvons un moyen de combattre ces créatures fantômes et retournons sur Terre.
Lorange: Bien. Par où commencer ? Le grenier ou le sous-sol ?
Brown: Ni l'un ni l'autre !
Lorange: BROWN !
Une lueur de colère brille dans mes yeux verts. La petite fille est effrayée.
Lorange: VOUS ALLEZ NOUS AIDER, UN POINT C'EST TOUT !
Brown: Ok, ok !!!
D: Puisque je n'ai pas le choix, le grenier. C'est moins effrayant que le sous-sol.
Kurosawa: Cela me convient.
Lorange: Allons au grenier !
Au premier étage, alors que nous nous dirigions vers le grenier, quatre créatures fantômes sont apparues.
D: NOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Brown: Il faut se cacher, vite !
Elle se cache dans la chambre aux murs jaunes, mais une créature la suit, puis on entend Brown crier.
Kurosawa: !!!!!!
Lorange: BROWN !!!
Les autres créatures se jettent sur nous et je perds alors le contrôle sur ma personne. Je suis en train de me transformer. Ma peau devient plus pâle. Mes cheveux et mes yeux changent de couleur, pour du violet et du doré. Les autres Alice se transforment aussi.
Lorange: (Qu'est-ce que... ? Suis-je possédée ?)
??? [L]: ʓʘʞʤʩʫ [Transformation complétée.] Le corps hôte n'est pas mort. Succès !
Lorange: (Oh ouais.)
Sans savoir pourquoi, je savais à ce moment-là qu'elles étaient toutes de sexe féminin.
??? [D]: C'était moins une. Nous aurions pu nous planter comme la dernière fois.
??? [K]: Allons, il n'est pas nécessaire de revenir sur le passé. Maintenant, nous pouvons...
Brown, également possédée, sort de la chambre aux murs jaunes.
??? [B]: ʘʓʞʤʫʩ [J'ai failli la tuer !] Les petits corps sont *tellement* fragiles.
Lorange: (Euh. Excusez-moi ?)
??? [L]: Mais elle n'est pas morte. Maintenant, allons détruire le Cœur du Domaine !
Lorange: (Le quoi maintenant ?)
??? [B]: Déjà ? La possession de ces corps hôtes nous a demandé beaucoup d'énergie. Nous devons d'abord nous reposer.
??? [L]: Et donner à nos sœurs une chance de nous éliminer ? ʧʮʓʘΣθς [Pas question !]
??? [B]: Mais...
??? [D]: Nos corps hôtes ont une conscience, comme nous. Elles doivent savoir ce que nous avons l'intention de faire.
Lorange: (Oui, je veux des explications !)
??? [L]: ʞḁЎϠϞ [Nous n'avons pas le temps !]
??? [D]: Oui, nous l'avons !
??? [B]: Elles allaient au grenier... probablement pour trouver des infos sur nous... et sur Adélan Alarie.
Lorange: (Adélan qui ?)
??? [L]: Que proposes-tu ?
??? [B]: D’effectuer les recherches pour elles, de se reposer à tour de rôle - les autres peuvent monter la garde - puis d’aller détruire le Cœur du Domaine.
??? [K]: C'est un bon plan. J'approuve.
??? [D]: Moi aussi.
La créature possédant Alice D court vers le grenier et la créature en moi soupire.
??? [L]: Vous êtes toutes impossibles.
Les trois autres rejoignent leur camarade dans le grenier. Elles commencent à chercher. Peu importe à quel point j'essaie de parler à celle qui contrôle mon corps, elle ne veut pas me répondre.
??? [D]: AHHHHHHH ! Pourquoi ? À chaque fois que je touche du papier ou du carton, ça me fait mal.
??? [K]: J'ai aussi un malaise. Je ne comprends pas pourquoi.
??? [L]: Pareil pour moi.
??? [B]: Je n'ai pas de problème avec ça. Oh ! Je l'ai !
Elle sort un petit carnet poussiéreux d'une boîte.
??? [B]: Le journal intime d'Adélan Alarie.
??? [L]: C'est génial. Résume-le pour nous.
Grâce au résumé du journal intime, j'ai appris - et les autres Alice sans doute - qu'Adélan Alarie était le propriétaire de cette maison. Il avait une femme, Alya Vouriot, et deux enfants, Amandine et Anicet. Lorsqu'ils ont péri dans un accident d'avion, Adélan s'est lancé dans l'occulte et la magie noire pour tenter de les ressusciter. Ayant entendu parler des Traces - les créatures féminines qui nous possèdent - et de leurs pouvoirs, il les a invoquées dans son monde, mais les Traces ne peuvent pas ressusciter les morts. Ce sont aussi des créatures mangeuses d'âmes. Parfois, avant de tuer leurs victimes, les Traces ont des relations sexuelles avec elles, car le plaisir sexuel les fascine. N'ayant aucune conscience humaine, aucune notion du bien et du mal, elles ne se soucient pas de savoir si leurs victimes veulent offrir leur corps ou non, mais les Traces ont toujours eu des "aventures de plaisir" avec des adultes seulement.
Adélan, voyant ce qu'il a fait, a utilisé un cristal magique et sa propre vie pour créer un "Domaine", une prison pour les Traces, les enfermant dans la ville où il habite. Seulement voilà, les Traces, après avoir tué tous ces habitants, ont encore faim et veulent se nourrir. Elles ne peuvent pas se libérer du Domaine, mais elles peuvent invoquer d'autres humains. Toujours par groupes de quatre et avec un prénom partagé. Comme nous. Le Domaine s'adapte toujours à ses habitants. C'est pourquoi les chambres "Alice" existent. C'est aussi la raison pour laquelle les langues sont traduites automatiquement.
??? [B]: Il n'y a pas d'autres informations ici.
??? [L]: Alors, allons au sous-sol !
Les quatre Traces vont au sous-sol.
Lorange: (D avait raison. C'est flippant.)
Elles vont d'abord à la salle de bain. Il y a du sang partout. Sur les murs, dans la toilette, dans le bain…
??? [B]: BEURK! Tellement de sang... Nos sœurs savent vraiment comment faire un carnage !
??? [K]: Nous étions pareilles avant.
??? [B]: ...
??? [L]: Il n'y a rien à voir ici.
??? [D]: Allons dans la chambre avec les livres !
Dans la chambre aux livres, les recherches reprennent. Je ne peux pas m'empêcher d'être tendue. Et si d'autres Traces arrivent ? En fin de compte, aucune créature n'est apparue.
??? [K]: J'ai trouvé quelque chose. Les notes d'Adélan. Elles parlent du cristal magique qu'il a utilisé pour créer le Domaine, le Cœur du Domaine, son emplacement, et que seules les Traces qui possèdent un corps humain peuvent le détruire. Pour cela, une Trace doit être consciente. Adélan pensait que c'était impossible.
??? [B]: Pourtant, nous sommes là.
??? [D]: Oui, mais nous avons dû tuer et violer tant de gens avant de devenir conscientes. Ah, le mot "viol" rend ce corps malade. J'ai envie de vomir.
??? [L]: Hmm. Avait-elle été violée par le passé ?
??? [D]: C'est possible. AHHHHHHHHH!
Elle va vomir un peu plus loin.
??? [L]: Y a-t-il autre chose ?
??? [K]: Oui, les notes indiquent que si le Cœur du Domaine est détruit, les Traces seront soit libérées, soit détruites. Nous connaissons déjà la réponse. Elles seront libres, mais les êtres qu'elles ont invoqués retourneront chez eux.
??? [B]: C'est notre mission. Libérez ces corps, ces "Alice", et cessez les invocations de nos sœurs.
??? [D]: Elles vont quand même continuer à tuer, dans un autre monde.
Elle est de retour !
??? [L]: Oui, mais nous pouvons les arrêter. Je le sais !
Lorange: (Vraiment ? Comment ?)
??? [K]: Maintenant que les recherches sont terminées, allons nous reposer.
??? [L]: Je n'aime pas ça, mais vous n'allez pas me laisser le choix, n'est-ce pas ?
Les trois créatures en les Alice me regardent intensément. La Trace qui me possède soupire.
??? [L]: Très bien. Allons dans leurs chambres, les chambres "Alice".
De retour dans le couloir, devant les chambres "Alice", la Trace dans le corps de D demande qui va dormir en premier.
??? [L]: Moi ! Finissons-en.
Elle va dans la chambre aux murs orange. La Trace se met au lit et elle ferme mes yeux. Puis je fais tout un rêve.
J'ouvre mes yeux et je vois une prairie en fleur. Je vois aussi que j'ai changé. Je porte un uniforme de Maid, couleur bleu et blanc, et j'ai des rubans bleus dans les cheveux.
Alice: (Que...?)
Soudain, ma tête commence à devenir lourde. L'Inconnu, le grand et puissant Inconnu.
Alice: (Il ne veut jamais me laisser tranquille ! Je dois...)
??? [L]: <Hé ! M'entends-tu ? Si tu meurs dans ce rêve, c'est Game Over, compris ?>
Comment a-t-elle pu me parler par télépathie ? Et de quoi parle-t-elle ? Game Over ? Je ne suis pas dans un jeu vidéo ! Quoi qu’il en soit, sa voix se tait et Brown arrive. Elle a changé. Ses vêtements sont différents. De style ancien. Ses yeux sont d'une autre couleur. Elle porte des oreilles de lapin.
Lapin: Alice, je suis si content que vous soyez là ! Vous devez m'aider ou la Reine va me couper la tête !
Je suis surprise de l'entendre parler ainsi.
Alice: (Elle s'adresse à moi en utilisant mon prénom d'une manière très polie et au masculin. C'est étrange.)
Lapin: C'est le Chat. Il est devenu plus fou que le Chapelier. Il a déjà dévoré tant de gens et il veut s'attaquer à la Reine !
Alice: (Un chat, un lapin, un chapelier... Suis-je au Pays des Merveilles ?)
Alice: Excusez-moi, suis-je au Pays des Merveilles ?
Lapin: Le Pays des Merveilles ? Non, non, non, vous êtes au Pays des Anormaux.
Alice: Le Pays des Anormaux ?
Je n'aime pas ce nom. Il n'inspire pas confiance.
Lapin: Oui. Maintenant, Alice, vous devez m'aider. Le Chat doit mourir !
Alice: Q-Quoi ?!
Lapin: Il faut le tuer avant qu'il ne dévore la Reine !
Alice: Mais je...
Lapin: ALICE !!! Je vous en prie, vous devez m'aider !!!
Étrangement, je sens que je n’ai pas le choix, à moins de vouloir de faire tuer par le Lapin.
Alice: Très bien, je vais tuer le Chat.
Lapin: Ohhhhhhhhh, merci ! Va tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit, tout droit et vous allez le trouver.
Alice: Euh. Ok ?
Brown se met soudain à crier qu'elle est en retard et elle part en courant.
Alice: (Quel rêve bizarre.)
Je marche tout droit pendant ce qui semble être une éternité et puis je vois le Chat. Le Chat est Alice D en sous-vêtements avec des oreilles de chat et une queue. Ses yeux ont un peu de violet et du sang semble couler le long de ses jambes.
Alice: (Qu'est-ce que... ?)
Alice: D ? Que vous est-il arrivée ?
Chat: ...
Alice: D ? Alice D ?
Soudain, elle me parle, mais sa voix est déformée et démoniaque.
Chat: JoLiE ChAiR. JoLi VisAgE. StUpiDE FiLlE !
Alice: Quoi ? Je ne comprends pas.
Chat: tU n'eS PaS NorMalE. tU nE DeVraiS pAs vIvrE, eT poUrtAnt tU exIsteS.
Alice: Hein ?
Chat: SaiS-tU pOurquOi cEt hOmmE t'A cHoIsiE ? PaRce QuE tU nE dEvrAis pAs vIvrE !
Alice: (Je ne comprends pas ! Est-ce que la personnalité du Chat parle à D ?)
Chat :JE DOIS MANGER ! MANGER TOUS LES ANORMAUX ! SanS eUx, LeS AuTrEs VoNt ÊtRe HeUreUx.
Alice: Les Autres ?!?
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle parle d'Eux.
Alice: (Alors les Anormaux sont les autistes !)
Chat: cE mOndE... nE veUt pAs dE nOuS... AloRs... JE DOIS TOUT MANGER !
Alice: NON ! Ce n'est pas vrai ! Les Autres peuvent être cruels, certe, mais nous éliminer ne les rendront pas plus heureux !
Chat: MaIs…
Alice: Non ! Nous devons juste apprendre à vivre avec Eux, c'est tout !
Chat: Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non !
Alice: D ! Abandonnez cette folie ! Vous ne pouvez pas dévorer tous les autistes !
Le Chat émet un bruit inhumain et son corps disparaît.
Alice: (AH !!! Est-ce que je l'ai tué ?)
Soudain, tout autour de moi change. Je me retrouve dans une chambre luxueuse. Tout à coup, la Reine arrive. C'est Kurosawa, mais elle a aussi changé. Elle porte une robe et une couronne.
Reine: Alice, félicitations ! Le Chat est hors-jeu. Il ne pourra plus faire de mal à personne.
Alice: Euh, merci ?
Reine: Maintenant la GON peut commencer au Pays des Anormaux.
Alice: La "GON" ? Qu'est-ce que c'est ?
Reine: La Grande Opération Normalité ♪ !
Alice: (Quoi ? Non...)
Reine: Notre pays est condamné à la destruction. Les Autres veulent nous éliminer.
Alice: Que voulez-vous dire ?
Alice: (Elle raconte des absurdités !)
Reine: Ils ne veulent pas de gens différents. Tout doit être comme Eux. Pour survivre, nous devons nous Normaliser, devenir des Autres. La GON ♪ !
Alice: (NON !)
Reine: Le Chat voulait contrecarrer mes plans, alors je l'ai envoyé aux Autres pour qu'il soit violé et tué.
Alice: (Quelle horreur ! Donc D *était* une victime de viol dans la vie réelle. Je me demande si Brown et Kurosawa ont aussi un sombre secret ? Kurosawa a parlé de sa famille... A-t-elle des problèmes avec ses parents, ses amies ? Et pour Brown ? Des problèmes d’intimidation à l'école, peut-être ?)
Reine: Mais il a survécu et il a eu l'idée de tous nous dévorer ! J'ai demandé au Lapin de le tuer, mais vous l'avez fait. Je vous remercie.
La Reine claque des doigts. Une étrange machine apparait. On dirait une chaise de torture avec de long pics.
Reine: Maintenant, chère Alice, je vous offre l'honneur d'être la première à recevoir la Grande Opération Normalité. Êtes-vous prête ?
Alice: NON ! Je ne vais pas vous laisser faire !
Reine: Oh oh oh ♫ ! Et comment comptez-vous m'arrêter ? Je suis la Reine de ce pays !
Je pense à un moyen de l'arrêter quand tout devient de plus en plus blanc.
Alice: (Que... Que se passe-t-il ? Est-ce que je me réveille ?)
Puis la Trace qui contrôle mon corps se réveille.
??? [L]: Wow. Pour un premier rêve, c'était quelque chose.
Lorange: (Je suis d'accord. C'était quoi, ce rêve ?)
Aucune réponse de sa part.
La Trace retourne dans le couloir et ses amies vont se coucher. D'abord celle dans le corps de Brown, puis celle en D. La Trace contrôlant mon corps monte la garde pendant ce temps. Pendant que la Trace qui possède Kurosawa dort, l'une de ses sœurs non conscientes arrive dans le couloir.
??? [L]: Te voilà. Je me demandais quand tu te déciderais enfin à venir ici.
La Trace lui parle dans sa langue.
??? [L] : "Manger", hein? Tu ne penses qu'à ça. Manger et "faire l'amour".
Trace: ϜϕϷϴ ʤᶵʮϦϩ [Belle âme, MANGER !]
??? [L]: ϠŊҧӁΣʤ‽ [ASSEZ DE CONNERIES !]
Lorange: (Oh oh, je sens la chaleur monter ! Ça va barder !)
Effectivement, la Trace me possédant massacre sa sœur non consciente avec des pouvoirs magiques sur l’obscurité. C’était impressionnant. C’est comme si j’étais devenue une Dark Magical Girl. Soudain D, toujours possédée, arrive.
??? [D]: J'ai entendu un bruit. Est-ce que tout va bien ?
??? [L]: Oui. Je viens d'éliminer une de nos sœurs.
La Trace qui contrôle le corps de Brown arrive à son tour.
??? [B]: J'en ai également éliminé une.
??? [D]: Où ça ?
??? [B]: Dans la cuisine.
??? [L]: Bon, il suffit que notre compagne se réveille pour que nous puissions enfin détruire le Cœur du Domaine.
Elles ont attendu quelques minutes et la Trace dans le corps de Kurosawa s'est réveillée.
??? [K]: Je suis là. Désolé de vous avoir fait attendre !
??? [L]: Finissons-en. Au sous-sol !
Elles se rendent au sous-sol.
Lorange: (Euh. Je sais que vous ne me répondez jamais, mais je tiens à vous remercier. Vous allez nous ramener sur Terre après tout.)
??? [L]: ...
Lorange: (Avez-vous un nom ?)
??? [L]: Non. Nous sommes des Traces.
??? [D]: Parles-tu à ton corps hôte ?
??? [L]: Non. Pourquoi ?
Lorange: (Menteuse !)
??? [D]: Parce que je parle au mien, à cette "Alice D".
??? [L]: Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
??? [B]: Pourquoi ?
??? [L]: Après la destruction du Cœur du Domaine, nous partirons avec nos sœurs pour un autre monde. Nous ne devons pas nous attacher.
??? [K]: C'est ridicule ! J'aimerais rester avec "Kurosawa".
??? [L]: C'est quoi ces conneries ? Êtes-vous cinglées ? Nous sommes des créatures violeuses et mangeuses d'âmes, nous ne pouvons pas rester en elles !
??? [B]: Mais je veux rester avec Br...
??? [L]: NON! Venez toutes.
Elles vont au bout du petit couloir, où se trouve une porte avec d'étranges chaînes. La Trace qui me contrôle les brise avec ses pouvoirs. La porte s'ouvre sur un cristal, le Cœur du Domaine. La Trace en moi est sur le point de le détruire lorsque quatre Traces arrivent.
??? [L]: Ϟʮҧ₷₻₿ﻲﻤ DŽʦʭ [Allons, tuons-les toutes !]
Grâce à leurs pouvoirs sur les ténèbres, elles éliminent les Traces ennemies. La Trace en moi va maintenant détruire le Cœur du Domaine. Dois-je lui dire quelque chose avant la fin ? Oui.
Lorange: (Restez avec nous, s'il vous plaît !)
La Trace ne me répond pas. Elle brise le cristal, détruisant le Cœur du Domaine, et je me retrouve à nouveau devant le feu de camp, dans la forêt. Ma lampe de poche est de retour.
Ethel: Alice ! J'étais si inquiète ! Tu as disparu, comme ça, et...
Alice Lorange: Je vais bien.
Mon visage est à nouveau neutre. Ethel est une Autre, après tout.
??? [L]: <Et merde.>
Alice Lorange: (AH !!!)
??? [L]: <Je suis toujours en toi. Tu voulais vraiment que je reste, n'est-ce pas ?>
Alice Lorange: (Ohhhhhhh, merci, MERCI !)
??? [L]: <Ça va, n'en fait pas toute une histoire !>
Alice Lorange: (Désolé.)
??? [L]: <Mes compagnes vont être heureuses. Elles voulaient rester avec les Alice.>
Ethel: OH !
Alice Lorange: Qu'est-ce qu'il y a ?
Ethel: Qui sont ces filles ?
Soudain, je vois Alice D, Alice Brown et Alice Kurosawa. Elles me parlent, mais je ne les comprends pas. Pourtant, je connais l’anglais.
??? [L]: <Je suis désolé. Je n'ai pas le pouvoir de l'autotraduction.>
C’est triste, mais je ne peux pas abandonner maintenant.
Alice Lorange: (Après tout, les Alice sont mes amies pour la vie ! Et il y a aussi les Traces conscientes ! Au fait, nous devons VRAIMENT vous donner des noms.)
??? [L]: <Tu sais... Je dois encore me nourrir d'âmes humaines. Donc je *pourrais* manger cette Mélane qui te tourmente tant.>
Alice Lorange: (QUOI ?!)
Comment a-t-elle su pour Mélane ? Puis je dois quand même donner des explications à Ethel !